SYLVESTRE
Où est-ce donc que vous vous échappez ? Savez-vous bien que vous
venez de parler là au père de votre amant ?
ZERBINETTE
Je viens de m'en douter et je me suis adressé à lui-même sans y penser,
pour lui conter son histoire.
SYLVESTRE
Comment, son histoire ?
ZERBINETTE
Oui, j'étais toute remplie du conte, et je brûlais de le redire. Mais
qu'importe ? Tant pis pour lui. Je ne vois pas que les choses pour nous
en puissent être ni pis ni mieux.
SYLVESTRE
Vous aviez grande envie de babiller ; et c'est avoir bien de la langue
que de ne pouvoir se taire de ses propres affaires.
ZERBINETTE
N'aurait-il pas appris cela de quelque autre ?
|